dimanche 12 février 2012

Les 7 Péchés capitaux

Le premier à reconnaître un certain nombre de ce qu'il appelait des passions fut Évagre le Pontique, moine mort dans le désert égyptien en 399, qui s'est inspiré de listes moins formalisées d'Origène 
Évagre identifia sept passions ou pensées mauvaises (logismoi en grec) et estimait que tous les comportements impropres trouvaient leur origine dans une ou plusieurs de celles-ci :
  • Gula (gourmandise, gloutonnerie)
  • Fornicatio (luxure)
  • Avaritia (avarice)
  • Superbia (orgueil)
  • Acedia / acédie (paresse)
  • Invidia (envie)
  • Ira (colère)
Cette liste a été revue par Jean Cassien au Ve siècle, puis par le pape Grégoire le Grand (vers 590), avant d'être définitivement fixée le quatrième concile du Latran en 1215 et par Thomas d'Aquin au XIIIe siècle.

  • Jean Cassien, Joannes Cassianus en latin, dit « le Romain » ou « le Roumain »,  C'est un moine et homme d'Église méditerranéen dont on sait peu de choses.
  • Il a laissé une œuvre doctrinale importante, dont les Institutions cénobitiques (De Institutis coenobiorum et de octo principalium vitiorum remediis, écrit vers 420) et les Conférences (Conlationes ou Collationes), ouvrages consacrés à la vie monastique, qui ont profondément marqué le monachisme occidental du Ve siècle à nos jours, notamment en raison de leur reprise dans la règle de saint Benoît, mais aussi parce qu'ils s'appuyaient sur l'expérience que fit Cassien du grand monachisme oriental, celui des déserts de Palestine et d'Egypte. Il est le fondateur de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille.

Les péchés capitaux

La liste actuelle (toujours de sept, chiffre fatidique) est citée par le Catéchisme de l'Église catholique dont la dernière version date de 1997
Cette liste a été influencée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique (question 84, Prima secundae) au XIIIe siècle. 
Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.
  • L’Orgueil (Superbia en latin) : est l'attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc).c'est une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui, à la différence de la fierté qui n'a nul besoin de se mesurer à l'autre ni de le rabaisser.
  • Manque ou absence d'humilité celui qui donne le sentiment d'être plus important et plus méritant que les autres, de ne rien devoir à personne, ce qui se traduit par un mépris pour les autres et le reste de la création et un rejet de la révélation et de la miséricorde divines L'orgueil est le revers de la médaille de la fierté. 
    L'un n'étant pas possible sans l'autre, on dit que l'orgueil émerge lorsque les circonstances n'emmènent pas l'homme ou la femme fière où il veut.
    Son démon est Lucifer

  • L’Avarice (Avaritia en latin) : accumulation des richesses recherchées pour elles-mêmes. Son démon est Mammon ;
  • L’Envie (Invidia en latin) : la tristesse ressentie face à la possession par autrui d'un bien, et la volonté de se l'approprier par tout moyen et à tout prix (à ne pas confondre avec la jalousie). Son démon est Léviathan ;
  •  La Colère (Ira en latin) : « courte folie » déjà pour les Anciens, entraînant parfois des actes regrettables. Son démon est Satan ;
  •  L'Impureté ou la Luxure (Luxuria en latin) : plaisir sexuel recherché pour lui-même. Son démon est Asmodée ;
  • La Gourmandise (Gula en latin) : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise. Par ailleurs, on constate que dans d'autres langues ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (gluttony en anglais, par exemple). Son démon est Belzébuth ;
  • La Paresse, anciennement l'acédie (Acedia en latin). Le catéchisme de l'Église catholique définit l'acédie, terme disparu du langage courant, comme « une forme de dépression due au relâchement de l'ascèse ». Il s'agit en effet de paresse morale. L'acédie, c'est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, l'éloignement de la prière, de la pénitence et de la lecture spirituelle. Son démon est Belphégor ;