dimanche 10 avril 2011

Evangile du Lundi 11 Avril 2011;

Saint Jean 8. 1 - 11
Jn 8:1- Quant à Jésus, il alla au mont des Oliviers.
Jn 8:2- Mais, dès l'aurore, de nouveau il fut là dans le Temple, et tout le peuple venait à lui, et s'étant assis il les enseignait.
Jn 8:3- Or les scribes et les Pharisiens amènent une femme surprise en adultère et, la plaçant au milieu,
Jn 8:4- ils disent à Jésus : " Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
Jn 8:5- Or, dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu ? "
Jn 8:6- Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin d'avoir matière à l'accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol.
Jn 8:7- Comme ils persistaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : " Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! "
Jn 8:8- Et se baissant de nouveau, il écrivait sur le sol.
Jn 8:9- Mais eux, entendant cela, s'en allèrent un à un, à commencer par les plus vieux ; et il fut laissé seul, avec la femme toujours là au milieu.
Jn 8:10- Alors, se redressant, Jésus lui dit : " Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ? "
Jn 8:11- Elle dit : " Personne, Seigneur. " Alors Jésus dit : " Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. "

Les Scribes et les Pharisiens commettent là un dénie de témoignage
En amenant la femme devant Jésus, ils commettent un grave péché, celui de l'injustice
Dans ce passage de l'évangile Saint Jean ne nous relate pas ce que Jésus a écrit sur le sol
Mais que dit la loi de Moïse
Dt 22:22-Si l'on prend sur le fait un homme couchant avec une femme mariée, tous deux mourront : l'homme qui a couché avec la femme et la femme elle-même. Tu feras disparaître d'Israël le mal.

Lv 20:10-L'homme qui commet l'adultère avec la femme de son prochain devra mourir, lui et sa complice.
Si donc il y a eut flagrant délit la femme n'était pas seul où est passé l'homme ?
Dans ce paysage d'homme, la femme avait très peu d'importance et c'est sur elle que la faute est rejetée

Mais avant tout c'est le procès de Jésus auquel s'attache les Scribes et les Pharisiens 
Ces hommes cherchent un motif pour le condamner mais tout à coup la réponse de Jésus désoriente ce monde

" Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! "

Le procès se déplace, les accusateurs deviennent les accusés
En écrivant sur le sol Jésus commence à inscrire la nouvelle loi, celle de l'amour et de la compassion pour son prochain
D’une façon inattendue, Jésus se baisse, son regard se baisse, et il se met à écrire sur le sol.
Il est question de vie ou de mort et Jésus prend son temps. Il ne se presse pas pour répondre.
Que cherche-t-il ?
Que veut-il faire comprendre par son silence ?
Comment va-t-il se sortir de l’emprise de cette loi ?

Les commentateurs ont fait de nombreuses hypothèses sur ce geste de Jésus écrivant sur le sol. Celle que je privilégie, c’est qu’il est en lien avec la loi.

Écrire, c’est le travail de ceux qui recopient la loi, - la Thora – pour la transmettre.
Mais ce n’est plus une loi écrite sur de la pierre, c’est un écrit de sable.
Ce qui sera écrit disparaîtra.
Le geste de Jésus témoigne de la vie, sur quelque chose qui va s’effacer. Il est par son geste, écriture vivante face à des lettres de pierre.
Le groupe des scribes et des pharisiens insistent : « toi, qu’en dis-tu ? »

Jésus doit répondre.
On l’attend.
Mais il ne se laisse pas écraser par ceux qui sont les tenants de la loi. Il se donne du temps et de l’espace pour répondre.
Il se met lui-même en travers de la loi et de ceux qui veulent la faire respecter. Il met l’humain en face de la loi, lui-même, portant l’universalité de l’humanité.
Il résiste avec un autre temps et un autre espace : celui de Dieu.

Quand il se baisse, il se met en contact avec lui-même pour ne pas laisser les autres le posséder. Mais il se met en même temps en contact avec celui qui lui garantit son humanité, Dieu, son Père.